Michael KREUTER (1940-2022)
Tout au long de sa vie artistique, Michael Kreuter sonde et étudie le rôle du hasard dans la création, notamment au travers de la peinture aléatoire. Homme de réflexion et de méditation, Kreuter s’engage en peinture comme en philosophie, à la recherche du sens, des limites et de l’interaction entre mouvement, couleur et formes.
Kreuter considère la peinture comme un moyen spéculatif dont le propre serait de parler du monde, de sa réalité et de sa poésie prosaïque. Le geste artistique doit servir à marquer le temps, capturer l’instant ou l’imprévu et fixer l’émotion. Il mêle ainsi l’aléatoire de l’action rapide sur la toile à la couleur souvent brute, appliquée d’un geste inconscient, modulé par l’élan de la main, l’intensité des émotions et l’intrication de ces éléments.
Kreuter explore divers médias et techniques, peignant sur des papiers, des toiles collées, enduites ou assemblées, combinant les matériaux et les supports. L’artiste peint aussi avec la paume de la main ou les doigts, à nu, en contact direct avec le support pour ne laisser aucun intermédiaire s’immiscer entre les émotions et l’action artistique.
Quelques œuvres se rattachent également à une période artistique influencée par le Pop Art et l’Hyper-réalisme des années 1970-1980. Suivant cette période « Pop Art », Kreuter revient à une peinture plus technique, se rapprochant de « l’Hyperréalisme Abstrait. Dans les années 80, le peintre casse les lignes pour laisser place a une composition plus libre et émancipée de toute convention.
Dans ses écrits, Kreuter déclare que l’une de ses ambitions artistiques est de « surmonter la banalité de l’objet en le rendant méconnaissable ». Ainsi, par la métaphore, l’artiste souligne-t-il le caractère fragile et éphémère de nos existences.
